the Removers

Running

samedi 18 avril 1998, par Stabylo

Running est un jeu qui a une très longue histoire derrière lui. Rappelez-vous, c’était à la fried-bit 3, STAX, le groupe de démos présentait un moteur 3D dans la catégorie intros 96K, il ne s’agissait alors que d’une démonstration : le parcours était programmé, mais c’était déja super, et le rendu n’a pas énormément évolué depuis. Puis il y eut RunningPreview. C’était au printemps 1996, Jean Jaques Ardoino qualifiait la Preview de "Réalisation exceptionnelle" (StMag 107 p 50) Et c’était vrai ! Pensez donc : Quake lui-même, qui allait bientôt sortir n’était qu’en 256 couleurs (et d’ailleurs, c’est fade ; Id software s’est rattrappé avec Quake II) !

Cassez du méchant à coups de pieds !Il a fallu ensuite attendre un an pour enfin voir réapparaître Running. Cette fois, c’est une version Shareware et J.J. Ardoino titre page 50 du Stmag 117 "Keep on Running..." avec quelques images page suivante. Pour moi, c’est clair, j’ai fait le forcing chez un copain PCiste pour qu’il me récupère cette version sur l’internet.

Aujourd’hui, c’est une version commerciale qui nous arrive, testée par A. Coadec, Stmag 122 page 70.

C’est là que j’ai mon mot à dire :

Ca y est ! J’ai commandé mon Running à la Terre du milieu il y a une semaine et il est enfin arrivé.

Première impression : "Tiens, la boite plastique est vraiment très ’clean’ !".

J’ouvre. Ah, tiens, quatre feuilles photocopiées et agrafées en guise de doc. Je la parcours rapidement, et je m’aperçois qu’il va falloir utiliser le programme d’installation fourni. Tiens, ca me rappelle un certain Quake ! En fait, c’est la presentation de ce dit programme d’installation qui m’y a fait penser.

Je donne mon lecteur : "d", je donne mon répertoire : "running" ; l’ennuyeux c’est qu’il est impossible de l’installer dans un répertoire du type "d :\jeux\running\". Je regrette, et puis tant pis, j’essayerai de l’y mettre à la main. L’installation se lance, j’en ai pour 12 minutes ! Bon, bah, jettons donc un petit coup d’oeil à la doc. Celle-ci n’en dit ni trop, ni peu ; c’est parfait ! Passons le bref avertissement contre l’épilepsie ; avec les heures que j’ai passé sur la version Shareware de Running, sur Substation, Quake, Doom, je suis habitué. Précisons quand même que rien n’est pire que Quake quand on joue à Capture The Flag : rythme moyen du coeur : 150 minimum !

Il y a aussi des distributeurs de boissons...Tiens ? je découvre quelques nouvelles possibilités ! Dans la version shareware, on ne pouvait ni faire scroller la carte, ni passer en mode RUN pour courir tout le temps. Ma touche CONTROL va avoir des vacances, maintenant !!!

Autre nouveauté : on peut jouer avec un JoyPad ; le mode RUN tombe à pic pour ce type de contrôle, parce que je n’aurai jamais réussi à me déplacer en appuyant sur ’6’ pour courir ! Je passe sur une petite faute d’orthographe de la doc, parce que je suis sûr qu’il y en a plein dans cet article ; et je tombe sur les modes d’affichage, qui n’ont pas beaucoup changé, somme toute, mis à part la description du mode Cinémascope (le meilleur) qui ne me semble pas correspondre à ce que j’avais connu dans la version Shareware. Vérification faite, c’est moi qui m’étais trompé.

Ah, on peut faire des captures d’écran avec la touche « ? » ! C’est parfait, ça ! Au niveau des objets, je n’ai jamais trouvé d’utilité au compteur Geiger et à la combinaison anti-radiations. Par contre, il n’est pas fait mention du ’monster detector’ qui affiche les ennemis sur la carte. J’espère pourtant le retrouver au détour d’un des passages secrets. J’espère aussi que tous auront une signification, parce que je n’en ai pas trouvé à la partie tout au nord, au bout d’un long couloir, qui ne contient qu’une grille qui se ferme derrière soi ; ça fait peur, mais c’est inoffensif : en cherchant, on trouve la sortie.

...et des posters de bien jolies filles aux murs !Au moment où je finis la doc, je m’aperçois que le programme d’installation a quitté pendant que mon écran était en veille. Très bien, allons-y ! Je lance, et là... Une belle photo de carte mère saffiche pour accompagner le message d’erreur "file truc was not found, system halted." Aïe ! Ca commence mal. Je comprend ce qui s’est passé en relançant l’installation : elle plante en décompressant le moteur DSP.

Problèmatique, me direz-vous, et bien non ! Fidèle à moi même, je lance l’installation avec mon débugger... Mais rien n’y fait, c’est la première fois que je trace de routine de Zpacker, et de toute façon le fichier est à coup sûr corrompu. Comble de malchance, je n’ai même pas ce packer, je ne peux pas vérifier ! Pas de panique, je m’aperçois que l’installation utilise un fichier Install.inf qui contient la liste des commandes de décompression, changements de disquettes et de création de répertoires. Je la modifie pour extraire à partir de la quatrième disquette, je transfère le tout sur mon disque dur pour accélérer la manoeuvre : même problème.

Bon, je vais regarder les fichiers de la version shareware, et là, je remarque que certains n’ont pas changé !! Je recopie donc le moteur DSP de la version Shareware, je lance l’install pour décompresser ce qui restait en éliminant une ligne du fichier INF, et j’envoie la sauce en croisant les doigts.

Ca marche ! La présentation n’a pas changé, les menus sont les mêmes, à part les photos des auteur : l’une d’elles est nouvelle et une autre n’est plus là. Mais alors là, tout le monde s’en fout.

C’est parti ! « Everybody be cool, ya be cool ! » Bon, bah ca marche toujours aussi bien. Remarquons que l’option son stéréo est maintenant bien gérée. A 25 kHz en stéréo surround, c’est vraiment bien, mais les digitalisations sonores semblent toujours avoir autant de bruit de fond. J’ai bien peur que Running ne travaille pas en mode "handshaking", parce que les sons écoutés séparément ne sont pas si mauvais (oups ? C’est comme ça qu’il faut relire les sons, en fait ? Ah bon, alors j’ai avancé une fausse hypothèse). Je regrette aussi de ne pas avoir de sons semblable aux grognements géniaux de Doom.

 Petit clin d'oeil sur la Bavière ?C’est pas grave, je casse du méchant ! Panpan tutu boum boum. Tiens ! Un nouveau son : « asta la vista, baby ». C’est marrant, mais je préfere le « don’t cry for your mom » qui colle mieux aux hurlements des méchants. Bien sûr, je retrouve mes marques, puisque j’ai déjà fini ce niveau plusieurs fois : il est identique à la version shareware à part les cartouches pour le fusil qui sont plus explicites en rouge. Je retrouve mon « monster detector » à sa place dans un passage secret. Ah ! Maintenant, les civils, les méchants et les cadavres ne sont plus affichés de la même couleur sur le cadran du détécteur ! Bien vu.

Et si je sauvais ? Aïe ! On ne peut plus sauver n’importe où comme avant (et comme dans Doom), maintenant, il faut utiliser les terminaux de connexion comme point de sauvegarde. Votre ordinateur portable, que vous connectez pour ce faire n’a d’ailleurs pas changé, il a toujours son bon vieux shell à la DOS, et je trouve ça toujours aussi marrant de pouvoir taper DIR pour obtenir une liste de fichiers bizaroïde !

Running est un jeu qui va plus loin que Doom, dans le sens où il ne faut pas tirer sur tout ce qui bouge. De sorte que si vous tirez sur un civil, vous aurez autant bobo que votre victime, comme si vous tiriez sur vous même. Je trouve que ça apporte un peu plus de finesse. Surtout que le jeu permet facheusement de tirer sur plusieurs profondeurs d’ennemis. Si jamais il se trouve des civils derrière les soldats, gare à vous ! Ça fait vraiment très mal.

Il y a des civils (et de quoi devenir invisible)Je n’avais jamais essayé d’exterminer les civils, mais en fait, on peut y arriver. L’option d’invincibilité est vraiment très très souple d’utilisation, bien plus que dans Quake ou Quake II (je pense à l’adrénaline et au quad-damage de Quake II). En effet, elle est certes limitée dans le temps, mais il est possible de l’activer et de la désactiver à souhait. Bref, si vous en trouvez une, elle vous durera tout le niveau : il suffit de s’en servir en arrivant dans des lieux difficiles, comme la grande rue du premier niveau qui contient plein d’ennemis disséminés aux quatres coins ; le temps de les déloger un à un et on se fait descendre sans l’invulnérabilité. Mais celle-ci vous permettra surtout de liquider froidement les otages en toute impunité. A propos, je regrette l’absence d’un briefing de fin de mission avec des pourcentages de réussite comme dans Doom.

Comme Doom, Running n’est pas un jeu facile quand on le découvre, et il devient plus simple quand on le connaît. Remarquez cependant qu’il contient BEAUCOUP plus de passages secrets que Doom et Doom II ; Running est de ce point de vue bien plus proche de Duke Nukem 3D. De même, la taille des niveaux -gigantesques- le rapproche aussi de Duke.

 Ah ! les zombies ! Un grand moment !Mais il y a même mieux : si vous trouvez la clef jaune dans le premier niveau, vous aurez accès aux salles des égouts qui contiennent une TONNE de mutant ! Ceux-ci sont presque inoffensifs et vous laissent plein de munitions pour le fusil : C’est une véritable boucherie, l’agent Orange - l’équivalent de Duke - lui-même se met à hurler « Donnez moi encore des zombies ! AH AH AH ! ». C’est vraiment du délire, c’est pliant.

Toujours dans le macabre, je trouve que Running va plus loin que ses concurrents : dans Wolfenstein 3D, vous affrontiez le 3e Reich, dans Doom, des bestioles plus ou moins mutantes, dans Duke Nukem 3D des porcs mutants, dans Quake, des méchants extra-terrestres, dans Quake II, les mêmes mais en moins carré :-), mais il n’y a que dans Running que les ennemis ont l’apparence d’un gars de l’équipe de développement qui s’est fait numériser avec divers accoutrements, et qui n’a pas l’air super méchant. Running est donc pour moi un jeu qu’il faut prendre au second degré, surtout, en ce qui concerne les hurlements d’atroce douleur de vos victimes. « Nous savons bien que ce n’est pas censé te déplaire » me direz-vous, et c’est vrai, je trouve ça original et ça me fait rire. Je pense que c’est l’esprit dans lequel Running a été fait.

La principale remarque de l’article d’Alain Coadec dans Stmag, c’est le peu de variété des méchants. Le problème, c’est qu’au vu de ses caputures d’écran, il n’a pas dépassé le premier niveau ! En effet, il n’a pas vu les zombies, et les nouveaux méchants que l’on découvre au niveau 2 : ceux-ci vous tirent dessus au fusil, et l’animation permet de bien les voir épauler ! J’espère trouver des boss à éliminer au lance-flammes (que je n’ai pas encore trouvé, dois-je l’avouer) !

La mitrailleuse en pleine action <img alt=":)" title=":)" class="no_image_filtrer format_png" src="http://removers.online.fr/spip/plugins/couteau_suisse/img/smileys/sourire.png" width="19" height="19"/>A propos des armes, la doc indique que le pistolet tire plus vite que le fusil, ce qui est une constante dans tous les jeux de ce type : les armes les plus meurtrières sont toujours les plus lentes. Oui, mais moi, je n’ai pas noté de différence avec la version shareware qui ne restreint pas la vitesse de tir... Est-ce un oubli ou est-ce dû à l’utilisation du moteur shareware ? Bah, tant pis ! C’est plus rigolo comme ça !

Il n’y a plus qu’à espérer la venue prochaine d’un mode de jeu en réseau, qui selon un allemand avec qui j’ai discuté à la Gigafun 97, était prévu par les auteurs. Il n’est pas encore là, c’est dommage, sinon j’aurais pu donner rendez-vous à Zerkman, Stghost et K Woul pour s’éclater à quatre, non plus avec Substation et ses astuces pour tirer à fond la caisse au fusil, mais avec du mapping et plein de couleurs, et toujours les astuces, puisqu’il semble que le moteur shareware permet de tirer au fusil à fond la caisse...

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